“Il relevait chaque défi avec enthousiasme et minutie.”
M. d’Hérelle a relevé chaque nouveau défi avec son enthousiasme résolu et sa minutie scientifique. Les dossiers créés à la suite de sa première affectation pour le compte du gouvernement du Canada, qui visait à étudier la faisabilité de faire fermenter du sirop d’érable et de le distiller en «whiskey», étaient méticuleux et révèlent les qualités d’un grand scientifique.
À 28 ans, M. d’Hérelle a été nommé seul bactériologiste du Guatemala, premier pays parmi une quinzaine auxquels il devait apporter une contribution scientifique au cours des cinq décennies suivantes.
La célébrité de M. d’Hérelle a commencé à se répandre en 1911 lorsqu’il a présenté à l’Institut Pasteur à Paris sa première communication sur le contrôle biologique des locustes au moyen de la bactérie Coccobacilus. Six ans plus tard, en 1917, il a découvert les «bactériophages» et la phagothérapie. Reprenant le style typique de Pasteur, il est passé de ses résultats de laboratoire aux applications sur le terrain en lançant des essais de phagothérapie dans le monde entier.
L’intérêt porté aux bactériophages a pris rapidement de l’ampleur au cours des deux décennies qui ont suivi, jusqu’à l’apparition des antibiotiques au cours des années 1940. Maintenant que l’âge d’or des antibiotiques est presque terminé, les bactériophages retiennent à nouveau l’attention comme moyen naturel remarquable de contrer les infections à bactérie, en particulier celles qui sont causées par les agents pathogènes résistant aux antibiotiques.
Au cours de sa vie, M. d’Hérelle a été candidat au Prix Nobel au moins 30 fois et 8 groupes différents ont proposé sa candidature en 1926 seulement. Toutefois, sa tendance à contester ses collègues scientifiques et à exprimer ouvertement ses opinions sociopolitiques ont sans doute contribué à le faire oublier. Parmi ses autres nombreuses réalisations, M. d’Hérelle a obtenu des grades honorifiques de quatre universités, y compris l’Université de Montréal et l’Université Laval.